Qu’appelle-t-on « Food porn »

Le food porn s’étale partout. Partout s’affichent des photos de plats, de nourriture alléchante, de mets appétissants, de couleurs excitantes. Sur les murs de nos villes, sur nos réseaux sociaux. Le phénomène a définitivement envahi le monde. C’est le troisième sujet le plus partagé sur les réseaux. Mais comment est-il né ? Et comment se façonne-t-il ?

La naissance du food porn

1977. Paul Bocuse sort un nouveau livre de cuisine, enrichi de photos de plats bien léchées. Si l’on peut dire… Dans une critique du livre, le terme gastroporn est utilisé pour la première fois. Le mot est lâché. Il est révélateur d’un nouveau concept ; associé le désir érotique à la nourriture. Après tout, « la grande bouffe » n’est elle pas déjà l’exemple sublime de la food porn bien avant son expression publicitaire.

Dès les années 80, les agences de communication vont sauter sur ce nouveau concept. Et naît cette fantastique poire belle-Hélène qui se drape langoureusement de chocolat liquide. Cette publicité est le symbole de la food porn à elle seule. Si vous avez cette image en tête, alors vous pouvez identifier toutes les photos de promotion d’un plat, d’un restaurant ou d’une marque vantant les plaisirs délicieux que procure l’ingestion du plat en question. Un plaisir des sens allant jusqu’à l’orgasme…

Aujourd’hui, tout le monde publie ce qu’il mange

Il ne se passe pas une journée sans qu’une de vos connaissances ne vous publie une photo de ce qu’il est en train de manger. Pour les pros du marketing, cette mode incroyable de food porn est une réussite complète. Les utilisateurs photographient non seulement le plat, mais laissent souvent des indices sur sa provenance, voire sur le lieu de dégustation. Une forme de publicité gratuite véhiculée d’utilisateur à utilisateur sans passage par une agence de communication.

On appelle ça de l’inbound marketing. Il n’y a plus besoin de convaincre le client. Il vient de lui-même consommer les produits de la marque alimentaire. Et, mieux encore, il en fait la promotion auprès de ses amis ou de son réseau. De fait, une personne susceptible d’influencer beaucoup de monde sera aussi susceptible de montrer des photos au contenu sponsorisé. Reste à soigner le visuel, le graphisme, les couleurs, en fonction du contexte, des émotions, du moment de la journée. Et le tour est joué.

Sachez vous y retrouver dans la forêt des différentes « food »

Les anglicismes sont partout et nous accompagnent forcément dans nos assiettes. Alors entre le foodporn, la junk food et la Diet food, on ne sait plus où donner de la tête. Pour vous aider, voici quelques courtes définitions ;

  • Foodporn, la photographie et la publication de phots de nourriture et de plats ;
  • Junk food, littéralement la bouffe poubelle, grasse et sucrée ;
  • Comfort food, la nourriture aux relents de nostalgie, douce et sucrée ;
  • Healthy food, la nourriture bonne pour la santé ;
  • Recipe food, le fait de compartimenter les aliments avant de créer une recette ;
  • Diet food, la nourriture diététique mais appétissante ;
  • Raw food, le produit brut dans toute sa splendeur, dans toute sa valeur ;