La choucroute est un plat traditionnel Alsacien reconnut partout en France et même bien plus loin. Mais en connaissez-vous les origines ? Et jusqu’à quelles époques lointaines remonte la découverte de l’ingrédient principal du plat ; le chou aigre ? Prenons le temps de laisser mijoter l’histoire de la choucroute.
La choucroute est connue en Alsace depuis l’époque médiévale
S’il est un fait avéré, c’est la présence de la Sauerkraut en Alsace depuis l’époque médiévale. Alors assaisonné de diverses baies et plantes aromatiques (sauge, aneth, sureau, genièvre, sarriette, persil, fenouil, raifort, cerfeuil…), le choux aigre fait déjà le bonheur des Alsaciens. Certes, le nom du plat a évolué à travers le temps et les contrées germaniques, mais il a fini par s’établir à Surkrut autour du milieu du XVIème siècle. Juste au moment où l’on agrémente ce ‘plat de pauvre’ de pièces de charcuterie généreuses. La choucroute est devenue choucroute garnie, pour notre bonheur à tous. Les variantes nous permettent même de goûter aux délices des cuisines à la bière ou au vin blanc, au saint doux ou à la graisse d’oie.
Mais revendique une origine bien plus ancienne
Mais cette partie de l’histoire est finalement assez connue. Et la choucroute n’est pas le premier plat de pauvre à faire le bonheur de toutes les classes sociales et à décliner de multiples variantes. Son originalité, la choucroute la doit à ses origines, bien plus anciennes que l’époque médiévale.
La légende raconte que, durant le IIIème siècle avant J.C., alors que les ouvriers s’affairaient sur la première grande muraille voulue par le nouvel Empereur Qin, un hiver glacial refroidit les ardeurs. Les ouvriers quittèrent le chantier pour aller se réfugier dans les plaines avoisinantes, laissant nourriture et bagages sur place. A leur retour, ils découvrirent que le chou qu’ils avaient laissé là plusieurs mois avait fermenté. La consommation de ce chou les a probablement sauvés de la famine. Et ils ont su par la suite aménager une fermentation contrôlée du chou. Et c’est là que l’Histoire croise la légende, puisque l’on sait de manière certaine que les chinois de la dynastie Qin conservaient le chou dans la saumure. La fermentation du chou étant lactique, elle donne au chou son aigreur. Une fois cuit, le chou aigre peut être conservé et consommé entre une et deux années.
Des siècles plus tard, les dynasties chinoises durent faire face à une flopée d’invasions. Entre mongols, les Tartares et les Huns, la grande muraille a servi en bien des occasions. Mais dès le milieu du Vème siècle, les Huns, bloqués à l’Est, ont poursuivi leurs invasions vers l’Ouest, en apportant dans leurs bagages cette nourriture facile à préparer et pouvant nourrir plusieurs régiments, car riche, roborative et très fournie en vitamines C. Il prit doucement sa place sur les tables germaniques. On le trouva rapidement en Alsace, où il prit le nom de Sür Krüt, littéralement aigre herbe. Une mauvaise traduction française lui donnera au final son nom ; chou croûte, avant de réunir les deux mots pour celui que nous connaissons aujourd’hui.