Noël en entrée, le jour de l’an en plat de résistance et l’épiphanie en dessert. Voilà comment l’on pourrait résumer les fêtes de fin d’année. Quinze jours de fête et de repas copieux qui se succèdent pour notre plus grand bonheur. La galette des rois, c’est un peu la cerise sur le gâteau. Une façon de nous rappeler que les bonnes résolutions en matière de sucrerie et de douceurs ne durent qu’à peine 6 jours… Faisons un petit retour sur l’origine de la tradition, et voyons comment enrichir cette galette d’un buffet sucré.
Brève histoire de la galette des rois
Bien que la galette des rois soit une tradition bien Française associée à l’épiphanie, elle trouve ses sources dans un passé plus lointain, remontant à la Rome antique. En effet, dans la société Romaine, les fêtes païennes de la fin d’années étaient nommées Saturnales, en référence à la divinité Saturne, responsable des jours néfastes. Pour conjurer le sort, on désignait au hasard un roi parmi les esclaves. Ce roi était libre de faire tout ce qui lui plaisait durant cette journée forcément particulière. Le retour à la réalité s’avérait parfois extrêmement rude.
Le principe était donc à l’inversion des rôles. Pour désigner le roi d’un jour, des parts de gâteau étaient distribuées. Dans l’une de ces parts se cachait la fève. Un enfant, réputé pur et innocent se cachait sous la table pour ne pas voir ni le gâteau, ni l’assemblée présente. Sa parole était considérée comme aurait pu l’être celle d’un oracle d’Apollon. C’est lui qui désignait le récipiendaire de la part que le maître de maison tenait en main. Une fois la fève trouvée, le jeu s’arrêtait. Et tout le monde passait alors à table, pour boire, manger et danser. En quelques sortes, les Saturnales étaient les fêtes du désordre.
La galette des rois, une tradition française
Comme ce fut le cas pour de nombreuses traditions païennes, la galette des rois a été ‘récupérée’ par les chrétiens. Et certains rois de France en faisaient d’ailleurs un très bon usage, permettant ainsi à un enfant de 8 ans, le plus pauvre possible, de revêtir pour une journée les apparats du roi de France. Ce dernier pouvait récolter jusqu’à 100 francs de l’époque auprès du roi lui-même et des seigneurs. Plus tard, on découpait une part de plus qu’il n’y avait de convives à table. C’est la fameuse part du pauvre, ou part du Bon Dieu, tradition qui reste encore de nos jours dans certaines maisons.
C’est d’ailleurs à ce moment, dans le courant du XIIème siècle, que l’église catholique fit de la galette des rois une institution chrétienne reliée à l’épiphanie. Et l’histoire de France est parsemée d’anecdotes racontant comment on tirait les rois à la cour. La coutume st restée exactement la même. Le plus jeune de l’assemblée se cache sous la table et désigne au hasard le roi de l’assemblée. Si l’on résume, la galette des rois a donc une origine à la fois Romaine, Chrétienne et même Grecque, puisque le mot ‘épiphanie’ vient du Grec ancien et que le principe de la fève était déjà connu des Grecs anciens. Elle servait à désigner les magistrats.
Si quelques autres pays célèbrent également l’épiphanie (Québec, Belgique, Liban, Suisse et Luxembourg notamment), elle ne se vit pas de la même façon partout en France. Dans le nord, on utilise avant out la frangipane. Mais cette galette est parfois appelée galette parisienne dans le Sud de la France, où l’on préfère le gâteau des rois. Il s’agit d’une brioche percée en son centre et recouverte de sucre et de fruits confits. Suivant où vous vous trouvez, vous pourrez goûter aux deux versions des gâteaux spécialement fabriqués pour l’épiphanie.
Quel buffet pour l’épiphanie ?
Reste à compléter ce moment d’autres mets sucrés pour enrichir la fête. Dans la partie nord de la France, il est possible de préparer des compotes en complément d’une galette de frangipane. Mais rien n’interdit le sucre à l’état pur ; pâtes de fruit, fruits confits, cakes aux fruits confits… Le tout arrosé d’un vin blanc léger et de jus de fruits frais, si possible. Dans le sud, on parfume généralement le gâteux des rois de fleur d’oranger. Les chocolats à l’orange confite, spécialité du Sud-Est peuvent venir enrichir ce moment sucré.
Si la galette des rois n’est qu’une excuse pour recevoir du monde chez vous, vous pouvez compléter votre buffet sucré avec des crêpes de froment, roulées sur des fruits frais par exemple, ou un gaspacho de betteraves dans une verrine, frais, coloré et sucré. Pensez également que ce buffet peut être un bon moyen de recycler les produits qui restent de votre dernier réveillon. Le pain d’épice et le foie gras se marient très bien avec un buffet sucré. De même qu’une chair de boudin à la pomme, dans une bouchée ou dans une verrine. Au final, c’est votre imagination qui fera la différence, et votre plaisir de recevoir. On est toujours plus créatifs quand l’envie nous habite.