Réduire les spécialités culinaires au nombre de 5 est très difficile. D’abord parce que la cuisine est riche en Russie, mais aussi et surtout parce que le pays est immense (le plus grand du monde et largement) et qu’il fédère des dizaines de peuples aux histoires, cultures et traditions différentes. De fait, cette sélection est forcément subjective, car on aurait pu y ajouter au mois une dizaine d’autres spécialités. Mais une chose est sûre, en goûtant à 5 plats, vous vous rapprocherez un peu plus des traditions culinaires russes.
Les blinis !
Et oui ! Les blinis, c’est une pure tradition Russe. Pour être plus précis, il s’agit avant tout d’une tradition religieuse. Les blinis sont en effet servis abondamment lors de la Maslenitsa, fête païenne reliée au calendrier Chrétien Orthodoxe. La Maslenitsa, c’est un peu le Mardi gras chez les catholiques. Les blinis sont l’équivalent de nos crêpes. Voilà pourquoi le monde orthodoxe regorge de blinis. Et l’on dit qu’en Russie, pour être définitivement respectée, une femme doit savoir préparer les blinis comme il se doit. C’est-à-dire avec le lait ribot et le levain. Plus gras que nos crêpes bretonnes, les blinis accueillent volontiers les garnitures salées comme sucrées. On peut donc trouver indifféremment du miel, du hareng, des œufs de saumon ou de la viande hachée sur les blinis russes. Tout dépend de l’appétit… Et du froid sans doute.
Le Bœuf Stroganov
Puisque nous sommes dans les emblèmes culinaires du pays, poursuivons avec le bœuf Strogonov (que l’on peut aussi orthographier Stroganoff ou Stroganov). Réputé pour être un plat typiquement Russe, le Bœuf Stroganov est en fait une fusion des cuisines françaises et russes datant de la fin du XVIIIème siècle. Très simple et très apprécié, la qualité du plat dépend avant tout de la cuisson du bœuf et de la qualité des champignons, noyés dans la crème épaisse. Ajoutez-y un peu de paprika et d’oignons, et vos avez devant vous le plat défini comme Russe par excellence. Dans le même esprit, le veau Orlov s’inscrit lui aussi dans une cuisine de fusion internationale. C’est un cuisinier Français d’origine Russe (M. Stroganov) qui fut l’inventeur de cette recette que tout le monde considère aujourd’hui comme étant l’apanage des russes.
Le Borsch
A première vue, le Borsch n’est pas le plat le plus appétissant de la fédération russe. Pourtant, comme c’est le cas dans tous les pays froids, les soupes chaudes sont à la base de l’alimentation. Dans de nombreuses régions de Russie, le repas commence invariablement par une soupe. Et le Borsch est l’une d’elle, sans doute la plus célèbre. Sans doute parce que contrairement aux soupes que l’on connaît en occident, le Borsch (ou Bortsch) est très riche. Il est composé de betteraves, de choux et de viandes. Voilà pour sa base. Mais l’on peut y ajouter des oignons, des pommes de terre, des carottes, ou tout autre légume à sa disposition. Une recette n’est jamais figée. Elle s’adapte aux produits disponibles et au contexte. Le Borsch est fait avant tout pour combattre le froid, pas pour respecter une liste d’ingrédients. Il est facile et rapide à préparer et tient bien chaud. Il arrive même qu’il soit accompagné d’une crème bien épaisse, couche de gras supplémentaire indispensable pour lutter contre des températures régulièrement très négatives.
Le hareng en fourrure
Attention. Il se pourrait que la liste des ingrédients composant ce plat ne vous fasse passer votre chemin. Imaginez une salade de harengs salés, découpés en dés, recouverte d’une épaisse couche de betteraves rouges, râpées et bouillies, mélangées à d’autres légumes râpés, à des oignons et à des œufs. Vous pouvez également y ajouter de la mayonnaise, voire, comme c’est le cas dans certaines contrées, une couche supplémentaire de pommes râpées. C’est que le manteau de fourrure ainsi créé réchauffe forcément le pauvre hareng. Bien que la chose paraisse peu ragoûtante à nos yeux occidentaux, sachez qu’il s’agit d’un plat particulièrement apprécié, servie régulièrement à Noël et durant les fêtes de fin d’année.
Les Syrniki
Finissons ce bref tour d’horizon des spécialités russes par une petite douceur délicieuse ; les Syrniki, aussi appelés Tvorogniki. Ces petites galettes sont constituées de fromage blanc, associé à un peu de farine, de sucre et d’œufs. Résultat ; une petite douceur croustillante, chaude et crémeuse que l’on déguste en dessert ou au petit déjeuner. Ajoutez-y un peu de miel de l’Altaï ou de la confiture maison et vous fondrez devant ces douceurs exactement comme elles fondent sous votre palais.